Pour nous le droit au revenu ne se substitue pas au droit au travail mais doit le compléter. Il ne saurait remplacer les nécessaires garanties de revenus comme les retraites, les allocations chômage (dont actuellement 60% des chômeurs sont exclus) mais le droit au revenu est la base d'une reconstruction des garanties sociales contre la précarité salariale en s'adaptant aux nouvelles forces productives immatérielles tout en ouvrant à un autre mode de développement.
Nous demandons un Revenu Social Garanti individuel de 75% du smic (4000F) et qui reste acquis pour les salariés à temps partiel proportionnellement au temps non travaillé. Le RSG doit être de plus conservé comme subvention pour les activités individuelles écologiques, culturelles ou sociales. Contrairement au RMI il doit être individuel, il doit pouvoir se cumuler avec un travail et surtout il doit être largement augmenté.
D'ores et déjà l'ensemble des prestations sociales représente 30% du revenu des ménages. Si le RMI était étendu aux -25 ans et qu'on augmentait les minima sociaux à 4000F, la part du revenu social ne dépasserait pas 32%. C'est une somme inférieure aux cadeaux faits aux entreprises.
La résistance à la mise en place immédiate d'un revenu garanti est de nature idéologique plus que budgétaire : peur de déconnecter droit au revenu et travail effectif, volonté de mise au travail forcé des pauvres, contrôle social sur la jeunesse, dénonciation d'une prétendue "société d'assistance", risque de "dualisation" de la société, etc.
C'est pourtant bien une urgence déjà reconnue dont la loi sur les exclusions entérine l'insuffisance criante.
La question est plutôt comment l'absence de revenu garanti est-elle encore possible ? Ce revenu est productif en favorisant l'employabilité, la mobilité et le travail autonome ; il effectue une autre répartition de la richesse, une autre forme d'investissement. Il n'est pas auto-suffisant et ne remplace pas le travail mais permet un dépassement du salariat en sortant du productivisme capitaliste, passage des droits du salarié aux droits de la personne.
[Revenus]